Immeuble de bureaux abstrait illuminé vu au centre-ville de Vancouver, BC, Canada.

La crise est évitée, mais l’anxiété demeure à l’égard du crédit.

La Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque du Canada ont relevé leur taux du financement à un jour à un rythme inégalé depuis les années 1980. Voilà un an que s’est amorcé le présent cycle de relèvement des taux. Depuis, l’économie et le système financier semblent s’être stabilisés et même faire preuve de résilience; pour leur part, les marchés portent les cicatrices laissées par des taux élevés qui ont entraîné une baisse des ratios de valorisations tout au long de 2022. Malgré certains signes de tension – notamment au chapitre des fonds de retraite du Royaume-Uni, l’intervention rapide de la Banque d’Angleterre a freiné les résultats négatifs. De plus, l’effondrement de la bourse de cryptomonnaies FTX était moins lié aux taux d’intérêt que de la fraude. Toutefois, la faillite de trois banques le mois dernier – la Silicon Valley Bank et la Signature Bank aux États-Unis, suivies de Credit Suisse, en Suisse, qui a été forcée de fusionner avec sa rivale nationale de longue date, UBS – ont marqué un tournant.

Comparativement aux crises précédentes, nous nous trouvons aujourd’hui à un meilleur point de départ. Les problèmes qu’éprouvent les banques régionales américaines ne se comparent en rien à ceux de la grande crise financière, lorsque les banques détenaient des actifs complexes, importants, interreliés et lourdement dépréciés. Ces problèmes ont entraîné la mise en place d’exigences réglementaires rigoureuses pour les grandes banques mondiales. Elles disposent maintenant de bases de capitaux plus solides à même de résister aux inévitables dépréciations d’actifs induites par une récession. Toutefois, l’instabilité récente rappelle des problèmes plus classiques, comme des retraits massifs des banques lorsque les taux versés n’augmentent pas au rythme des taux directeurs, et l’inversion de la courbe des taux qui a une incidence sur les marges des banques.

Pendant les semaines qui ont suivi les tensions sur les banques régionales américaines, les données publiées ont montré que les déposants ont retiré pour plus de 400 milliards de dollars américains (graphique 1), les deux tiers de ces retraits ont été effectués dans des banques de petite et de moyenne taille. La majorité de l’argent retiré a été investi dans des actifs financiers qui offrent maintenant des rendements supérieurs à ceux des comptes bancaires (graphique 2), en particulier des fonds du marché monétaire. Ces retraits obligent les banques à vendre leurs actifs et à comptabiliser les pertes subies dans les placements obligataires en raison de la hausse des taux d’intérêt. La Fed a pris des mesures pour empêcher que la situation ne se détériore. Les banques empruntent maintenant aux termes de l’escompte officiel de la Fed ou elles utilisent le nouveau programme de financement – le Bank Term Funding Program – qui a été créé pour fournir aux banques un filet de sécurité en matière de liquidité. Le taux d’emprunt assorti à l’escompte officiel demeure élevé, mais l’exode des dépôts bancaires a ralenti à la fin de mars et la gravité des problèmes s’est estompée. Cette tourmente obligera les banques à redynamiser les dépôts. Une façon d’y parvenir est d’accroître l’intérêt versé sur les dépôts, ce qui pourrait entraîner une hausse des coûts de financement et des pressions sur la rentabilité.

Graphique 1 : Retraits des banques à un rythme rapide

Source : Réserve fédérale et Macrobond.

Graphique 2 : Les taux des dépôts ne suivent pas les taux directeurs

Source : Federal Deposit Insurance Corporation, Réserve fédérale et Macrobond.

Dans la foulée de l’instabilité du système bancaire, les banques centrales ont semblé devoir choisir entre la stabilité des prix (relever les taux pour lutter contre une inflation obstinément élevée) et la stabilité financière (recourir à des mesures de relance pour renflouer un système financier précaire). En dissociant les outils pour s’attaquer à ces deux enjeux, elles ont continué de relever les taux malgré la menace de faillites bancaires. Cependant, le point décisif de cette situation vient du fait que ce chaos a placé les marchés dans une position où, plutôt que d’aller à l’encontre de la Fed, ils collaborent maintenant avec elle. Cette dernière a déclaré à maintes reprises que l’inflation demeure élevée et que les conditions financières devront se resserrer; les marchés se sont redressés et les écarts de taux sont demeurés serrés, ce qui a favorisé le soutien de l’économie plutôt qu’une contraction. Maintenant, les marchés semblent tenir compte des signes avant-coureurs. Il y a eu une diminution des émissions et un élargissement des écarts de taux sur les marchés du crédit.

Il convient de noter que les prêts bancaires sont un élément clé de la transmission des interventions des banques centrales et de l’économie. L’enquête de la Fed menée auprès des responsables du crédit montre que les banques resserrent leurs conditions de crédit depuis des mois (graphique 3). Compte tenu des préoccupations engendrées par la liquidité, les retraits massifs redirigés vers les fonds du marché monétaire, l’approvisionnement plus coûteux des fonds, les pressions sur les marges d’intérêt nettes et l’affaiblissement de la demande, les banques réduiront vraisemblablement davantage leurs activités de prêt durant les prochains trimestres. Ce contexte freinera directement les perspectives d’investissement des entreprises et les dépenses de consommation à divers degrés. Le secteur des prêts immobiliers commerciaux pourrait être particulièrement touché. L’évolution de la demande de bureaux est un facteur à surveiller, mais, fait intéressant, les petites banques régionales américaines ayant un actif inférieur à 250 milliards de dollars américains détiennent environ les trois quarts du total des prêts immobiliers commerciaux. Bien que ce segment représente environ le quart de l’ensemble des prêts, les pressions combinées de l’offre et de la demande font en sorte que le secteur est vulnérable. Globalement, le message est sans équivoque : les prêts se feront plus rares dans l’ensemble de l’économie, et il semble de plus en plus probable que le ralentissement économique atteigne des niveaux récessionnistes.

Graphique 3 : Resserrement des conditions de crédit à des niveaux généralement avant-coureurs de récessions

Montre l’adoption de conditions de crédit plus strictes aux États-Unis dès le milieu de 2022. Le graphique illustre cette tendance en indiquant le resserrement récent des conditions de crédit dans trois catégories importantes de l’enquête de la Fed menée auprès des responsables du crédit, soit l’immobilier commercial, les cartes de crédit personnelles et les prêts automobiles des ménages.
Source : Réserve fédérale et Macrobond.

Marchés financiers

Les actions plus risquées et les obligations refuges se sont bien comportées durant les six derniers mois, profitant d’une forte réévaluation des prévisions de taux d’intérêt à court terme. Cependant, cela ne signifie pas nécessairement que tout va bien, car la volatilité a été considérable entre-temps. En mars, l’inflation élevée persistante a amené Jerome Powell, président de la Fed, a affirmé, lors de son rapport semestriel devant le Congrès, que la Fed pourrait accélérer le rythme de relèvement des taux, ce qui a entraîné la prévision d’une hausse de 50 points de base (pb), faisant passer les taux à un sommet de plus de 5 % et le taux final des hausses à 5,69 %. Toutefois, les récents événements bancaires ont complètement bouleversé les attentes. Les taux des obligations du Trésor à 2 ans ont inscrit leur plus forte baisse d’un jour depuis 1982, suivis de près par leurs homologues canadiens. Globalement en mars, les taux des obligations à 2 ans ont reculé de 48 pb et ceux à 10 ans, de 43 pb. Ces résultats ont aidé l’indice des obligations universelles FTSE à progresser de 2,16 %.

La ruée vers les valeurs « refuges » qui a découlé de la panique bancaire aux États-Unis a aussi été bénéfique pour les prix de l’or et de l’argent, qui se sont respectivement appréciés de 7,8 % et 15,2 % en mars. Inversement, les prix de l’énergie ont reculé, surtout ceux du pétrole, qui ont chuté de 7 % pendant le trimestre. Les prix du gaz naturel se sont fortement repliés, particulièrement en Europe, malgré la vigueur des données sur l’activité économique et la relance de l’économie chinoise. La baisse des prix de l’énergie a été de courte durée; en effet, le pétrole a rebondi dans les premiers jours d’avril lorsque l’OPEP a annoncé contre toute attente une réduction importante de l’offre.

Les actifs risqués ont inscrit de solides rendements en mars : l’indice MSCI Monde tous pays a progressé de 2,5 % et l’indice S&P 500 a terminé en hausse de 3,7 %, en monnaie locale, malgré la chute de 35,6 % des actions des banques régionales. Fait remarquable, même si les faillites bancaires étaient concentrées dans la Silicon Valley californienne, le NASDAQ, fortement axé sur les technologies, a tout de même affiché un gain de 9,5 % en mars, les valorisations des titres technologiques ayant profité de la baisse des taux. En revanche, l’indice composé S&P/TSX a presque fait du surplace, reculant de 0,2 % pendant le mois. La forte pondération de l’indice dans les banques et l’énergie a pesé sur les gains globaux.

Stratégie de portefeuille

Les effets persistants du resserrement énergique des banques centrales durant la dernière année et la récente tourmente bancaire aux États-Unis et en Suisse font en sorte que nous nous attendons à des conditions de crédit encore plus strictes que celles en vigueur pendant le second semestre de 2022. La question d’un ralentissement économique semble désormais plus se poser en termes de « quand » que de « si ». Même à l’approche de la récession, la prime de risque des actions – qui correspond au taux de rendement exigé par rapport aux taux obligataires à faible risque – est restée étonnamment stable malgré les récents événements. Bien que cette prime de risque se maintienne dans la moyenne au Canada, elle demeure faible aux États-Unis. Plus celle-ci augmente en réaction au ralentissement de l’activité économique, les ratios de valorisation diminuent, faisant en sorte de réduire les bénéfices. Par conséquent, nous maintenons une sous-pondération globale des marchés boursiers mondiaux au sein de nos portefeuilles équilibrés. Parallèlement, nous conservons une légère sous-pondération des titres à revenu fixe et une surpondération des liquidités. Nos stratégies fondamentales d’actions privilégient toujours les sociétés stables, faisant preuve de résilience au chapitre des bénéfices et des dividendes.

La récente volatilité sur les marchés des titres à revenu fixe témoigne d’une grande incertitude; les attentes penchent autant en faveur de nouvelles hausses de taux par les banques centrales que de baisses de taux directeur en milieu d’année. Nous avons appuyé nos décisions concernant le portefeuille de titres à revenu fixe sur des prévisions de valorisation conformes à nos perspectives inébranlables d’une légère récession et notre conviction selon laquelle le cycle de resserrement des banques centrales tire à sa fin, même si nous ne prévoyons pas de baisses des taux d’intérêt à court terme. Nous maintenons une sous-pondération des titres de créance ainsi qu’une durée légèrement plus courte.

Nous nous attendons à ce que le resserrement des conditions de crédit soutienne les objectifs des banques centrales visant à ralentir l’économie. Nous surveillerons et évaluerons de près les conditions entourant ce ralentissement afin d’évaluer le contexte de reprise et de positionner les portefeuilles en conséquence.

Forêt brumeuse à North Vancouver, BC, Canada.

Il faut parfois oublier les leçons que nous avons apprises pour mieux comprendre la nouvelle réalité.

Le plus récent cycle économique se distingue par ses nombreux aspects inhabituels, dont plusieurs sont attribuables à l’inflation élevée, une situation qui ne s’était pas vue depuis plus de 40 ans et qui est donc inconnue de la majorité des participants aux marchés. Mentionnons, par exemple, le rythme des hausses de taux de la Réserve fédérale américaine et la Banque du Canada au cours des 12 derniers mois qui a été parmi les plus rapides depuis les années 1980, mais qui semblent avoir été plus ou moins efficaces pour mater l’inflation selon certains indicateurs. La vigueur des plus récentes données sur l’activité économique de janvier soulève des doutes quant aux probabilités de récession. Toutefois, nous restons convaincus que le resserrement de la politique monétaire permettra d’enrayer les niveaux élevés d’inflation actuels avec une légère récession. Au-delà de l’impact direct sur l’économie, nous constatons également des pressions imprévues au niveau des caisses de retraite britanniques et les banques régionales américaines, ces dernières ayant pris des risques excessifs sans couverture avec des actifs sûrs, tels que les bons du Trésor américains ! Nous sommes d’avis que le parcours menant à la récession ne sera pas linéaire et nous nous attendons aussi à ce que la progression se fasse en dents de scie, le temps que les investisseurs oublient les leçons du passé afin de pouvoir comprendre les signaux et les corrélations dans un nouveau contexte d’inflation élevée.

L’inflation agit comme un frein

Bien que cela puisse être contre-intuitif, l’inflation semble avoir pour effet de protéger la croissance et indique que le début d’une récession serait retardé. Par exemple, les bénéficiaires de revenus indexés sur l’inflation, notamment de régimes de retraite, commencent tout juste à profiter d’une augmentation de leurs prestations mensuelles, ce qui pourrait les inciter à accroître leurs dépenses en termes nominaux. Qui plus est, les taux d’inflation sont en baisse avant même le début d’une récession, ce qui est très inhabituel, car la baisse de l’inflation est généralement consécutive à une diminution des bénéfices des sociétés et à des mises à pied de travailleurs qui entraînent l’économie en récession. La situation est différente cette année, car le redressement des chaînes d’approvisionnement a contribué à faire ralentir l’inflation globale. Ce dernier a passé de son sommet en 2022 à un peu plus de 3 % sur les derniers 3 mois. Ainsi, avant même que le plein effet de la politique monétaire se fasse ressentir, un apaisement de l’inflation pourrait favoriser le revenu réel du travail en cette période de fin de cycle.

Du côté des entreprises, il convient de noter que les contractions des bénéfices par action étaient moins sévères pendant les récessions qui ont eu lieu dans les années 1970 et 1980 que lors de celles qui se sont produites depuis les années 1990. Lors des pires récessions d’après guerre, les bénéfices ont reculé d’environ 16 % en moyenne, tandis qu’ils ont plongé de 30 à 35 % en moyenne depuis les années 1990, une période de ralentissement important de l’économie et de l’inflation (voir le graphique 1). Il ne fait aucun doute que ces brusques chutes récentes sont attribuables aux multiples crises financières qui se sont produites, comparativement aux récessions plus normales causées par la politique qui ont eu lieu au cours des décennies précédentes. Il n’en demeure pas moins que l’inflation est utilisée comme motif par les entreprises pour justifier les hausses de prix leur permettant de protéger leurs marges de profit et leurs bénéfices qui subissent des pressions en période de ralentissement économique. L’inflation diminue également la valeur future de la dette des particuliers et des entreprises, et les hausses de taux pourraient les inciter à en rembourser une partie en puisant dans leur épargne excédentaire, contribuant à assainir leur bilan.

Graphique 1 : Contraction des bénéfices durant les périodes de récession

Graphique 1 : Contraction des bénéfices durant les périodes de récession. Ce graphique illustre la variation annuelle des bénéfices par action des sociétés de l’indice S&P 500 depuis 1950; les récessions aux États-Unis sont représentées par les zones ombrées. Le recul des bénéfices par action pendant les récessions des années 1970 et 1980 est plus modéré que lors des plus récentes récessions.
Sources : S&P/Robert Shiller, I/B/E/S et Macrobond
Remarque : Les zones ombrées correspondent aux récessions aux États-Unis.

Maintenant, une récession est-elle évitable?

Nous croyons qu’une récession aura lieu à court terme et que les règles du marché ne tiennent plus, ce qui envoie des signaux importants, mais confus. Les signaux de récession proviennent souvent des secteurs de la fabrication. Les cycles économiques qui évoluent en fonction du resserrement de la politique monétaire se retrouvent en récession à cause des secteurs dépendants des emprunts, comme ceux de l’immobilier, de l’automobile et des gros électroménagers. Il n’est donc pas étonnant d’apprendre qu’environ la moitié des indices des directeurs d’achat à l’échelle mondiale se trouvent en territoire baissier, tout comme le marché immobilier de la revente, de l’automobile et de la vente au détail des pays développés.

L’indice économique avancé (LEI) du Conference Board est un indicateur souvent utilisé dans les prévisions (LEI, voir le graphique 2). Depuis 1960, le LEI n’a jamais envoyé de faux signaux de récession après avoir reculé sur 12 mois durant trois mois consécutifs. En janvier, il enregistrait un recul pour un septième mois d’affilée. Cela semble contredire les données qui signalent une activité vigoureuse à l’heure actuelle. Quatre des dix composantes qui forment le LEI sont liées au secteur des biens : le nombre d’heures travaillées dans la fabrication, le volume de nouvelles commandes dans la fabrication, les commandes de biens d’équipement hors défense et les permis de construire. Les autres composantes sont des données financières ou relatives aux attentes des consommateurs. Pourtant, au cours des dernières années, les dépenses personnelles de consommation aux États-Unis ont été principalement orientées vers les biens, puis maintenant les services, à commencer par l’hôtellerie et les voyages, les soins personnels, les soins de santé, le transport aérien et les loisirs, les transports en commun, et les repas au restaurant depuis six mois. De la même façon, tous les secteurs des services ont bénéficié de la création vigoureuse de 517 000 emplois en janvier, surtout dans les loisirs et l’hôtellerie où il s’est créé 25 % des emplois, ou 128 000. Soulignons que l’importance des secteurs de la fabrication a diminué en raison de l’évolution de l’économie. De fait, leur contribution au produit intérieur brut a reculé d’environ cinq points de pourcentage tant aux États-Unis qu’au Canada durant les dix dernières années (voir le graphique 3). Certains signaux, sans être faux, sont peut-être influencés par la normalisation inhabituelle des dépenses et retardent le début de la récession qui mettra un terme au cycle économique. Il s’agit néanmoins d’un indicateur clé qu’il faut continuer à suivre de près, à notre avis.

Graphique 2 : Un recul du LEI sur 12 mois a toujours donné lieu à une récession.

Graphique 2 : Un recul du LEI sur 12 mois a toujours donné lieu à une récession. Ce graphique illustre la variation annuelle de l’indicateur économique avancé du Conference Board depuis 1960 et les récessions aux États-Unis sont représentées par les zones ombrées. L’indicateur recule sur 12 mois avant les récessions. Plus récemment, le LEI est passé en territoire négatif.
Sources : Conference Board
Remarque : Les zones ombrées correspondent aux récessions aux États-Unis.

Graphique 3 : Baisse du secteur de la fabrication.

Graphique 3 : Baisse du secteur de la fabrication. Ce graphique illustre la proportion du secteur de la fabrication en pourcentage du PIB pour le Canada et les États-Unis depuis 2006. Dans les deux cas, la proportion est en baisse constante durant la période présentée.
Sources : Statistique Canada, BEA et Macrobond

Voici deux autres points qui sont dignes de mention. Premièrement, les derniers cycles économiques ont créé des attentes selon lesquelles les banques centrales se devaient d’intervenir, et que les données allaient être digérées et faire l’objet d’une réaction instantanée. L’impatience est aux antipodes des longues périodes associées aux décisions de politique monétaire, surtout dans les périodes où nous semblons faire front commun pour limiter les dommages. Certaines entreprises semblent garder leurs employés par crainte de ne plus pouvoir embaucher plus tard. Au Canada, les banques à charte allongent maintenant la durée des prêts hypothécaires à taux variable à plus de 35 ans afin d’éviter les variations des mensualités à court terme. Deuxièmement, la trajectoire menant vers une récession pourrait ressembler beaucoup à un atterrissage en douceur. Les investisseurs agissent souvent en espérant échapper à la récession qui marque la fin du cycle. Un tel comportement est principalement observé lorsque les indicateurs sont influencés, soit par une politique extraordinaire en période de pandémie ou dans un contexte d’inflation inhabituel. En tenant compte des données disponibles, nous continuons de croire que la politique finira par porter ses fruits et c’est pourquoi nous demeurons prudents.

Marchés financiers

Les gains réalisés en janvier ont été en partie effacés en février. L’optimisme quant à une éventuelle fin des hausses de taux a fait place à la crainte que la vigueur exceptionnelle de l’économie soit un signe que le relèvement des taux a été insuffisant jusqu’à présent. L’inflation a bel et bien ralenti durant les trois derniers mois, mais la hausse soutenue des salaires conjuguée à la productivité anémique montre que la lutte n’est pas terminée. Les préoccupations demeurent également présentes au Canada où l’inflation globale a atteint 5,9 % sur 12 mois, l’un des taux les plus bas parmi les pays développés.

Par conséquent, les taux à 10 ans ont grimpé en février de 41 points de base (pb) au Canada et de 43 pb aux États-Unis, une hausse qui a plus que contrebalancé la baisse observée en janvier. Les écarts de crédit des obligations de sociétés et des obligations provinciales se sont bien maintenus, de sorte que l’indice des obligations universelles FTSE Canada a reculé d’environ 2 %, mais les rendements depuis le début de l’année ont progressé de 1 %. La volatilité du marché boursier est au nombre des facteurs ayant fait reculer l’indice composé S&P/TSX de 2,4 % durant le mois. L’indice demeure toutefois en hausse d’environ 4,8 % depuis le début de l’année. La prudence de février s’est manifestée dans les secteurs plus défensifs qui ont mené le bal, à savoir les biens de consommation de base, les services aux collectivités et l’immobilier, tandis que les secteurs des matériaux, des technologies de l’information et de l’énergie ont fait piètre figure. Notons que les températures plus douces ont pesé sur le secteur de l’énergie et sur l’ensemble des prix des matières premières. En Europe, même si l’inflation a encore grimpé pour atteindre 8,6 % sur 12 mois en janvier, et que le taux d’inflation au Royaume-Uni demeure obstinément au-dessus de 10 %, l’indice MSCI EAFE s’est bien comporté, grâce aux actions liées à la région. L’indice MSCI Marchés émergents a glissé de 4,6 %, cédant une partie des gains enregistrés à la fin de 2022. L’indice S&P 500 a fléchi de 2,4 %, mais continue d’afficher un gain de 3,7 % depuis le début de l’année. La possibilité que la banque centrale durcisse à nouveau le ton a contribué à stabiliser le dollar américain. Après avoir reculé pendant quatre mois d’affilée, l’indice du dollar américain s’est redressé de 2,7 % en février.

En ce début du mois de mars, plusieurs institutions financières liées aux cryptomonnaies et aux technologies (First Republic, Silvergate, Silicon Valley Bank [SVB] et Signature Bank) ont fait état de difficultés liées en partie au retrait de liquidités et à la hausse rapide des taux d’intérêt, les banques centrales ayant énergiquement resserré leur politique monétaire. Le sort des actifs de 319 milliards de dollars américains de SVB est particulièrement remarquable, car il s’agit de la deuxième faillite bancaire en importance de l’histoire des États-Unis. En raison de la baisse de la demande de prêts, des retraits élevés et de la difficulté de réunir des capitaux, la banque a dû vendre des actifs auparavant sans risque : des obligations du Trésor américain. Finalement, SVB a connu des problèmes de liquidité et a été fermée par les organismes de réglementation. La Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC), le département du Trésor et la Réserve fédérale ont agi rapidement pour s’assurer que les déposants auront accès à tous leurs fonds, ce qui témoigne de leur soutien au secteur bancaire régional en difficulté aux États-Unis. À l’échelle mondiale, les actions ont été durement touchées, mais les baisses ont surtout touché les titres des banques régionales aux États-Unis; l’indice S&P 500 a reculé de plus de 5 % depuis son sommet du début de mars. Entre-temps, les marchés obligataires ont considérablement revu leurs prévisions de hausses des taux de la Fed pour la quatrième fois en quatre semaines environ. Dans la foulée des premiers jours de la crise, les taux des obligations du Trésor à deux ans ont plongé de 75 pb, et des hausses de taux supplémentaires par la Fed ne sont plus aussi évidentes.

Stratégie de portefeuille

Sur le plan de la répartition de l’actif, les actions demeurent sous-pondérées par rapport aux liquidités dans les portefeuilles équilibrés. Le fort rebond des marchés boursiers qui a eu lieu plus tôt cette année est attribuable à l’espoir de voir l’économie effectuer un atterrissage en douceur. Les gains ont été alimentés par l’augmentation des ratios boursiers, les bénéfices des sociétés ayant ralenti comme prévu. Nous avons profité du redressement des actifs risqués de janvier pour accroître la sous-pondération des actions en réduisant la position dans les actions mondiales en faveur des obligations. Certains effets positifs de l’inflation dont nous avons parlé plus tôt illustrent bien que la trajectoire peut être ponctuée d’indicateurs mitigés et de signaux de diversion. Comme la politique est resserrée depuis un an seulement, nous n’en avons pas encore ressenti les pleins effets. Nous avons réduit la sous-pondération des titres à revenu fixe en raison de l’amélioration des valorisations et de l’augmentation des taux d’intérêt qui offrent maintenant un rendement satisfaisant. Les portefeuilles d’obligations font encore l’objet d’ajustements tactiques, et leur duration est plus longue du fait de l’accroissement des rendements, surtout au Canada. Les portefeuilles d’actions continuent de privilégier les sociétés qui présentent des bénéfices stables et résilients. En raison de l’impact positif de la réouverture de l’économie chinoise à l’échelle mondiale, nous avons augmenté la pondération des secteurs des matières premières et de l’industrie. Nous continuons de croire que la volatilité de même que l’adaptation des investisseurs aux nouveaux défis que pose l’inflation généreront des occasions.

Vancouver's Granville Island bridge at night with skyscrapers and marina with boats.

Nous avons récemment publié nos Prévisions pour les marchés financiers pour 2023, qui présentent un examen approfondi de nos thèmes de placement pour la prochaine année. Par conséquent, comme les années précédentes, le numéro de février de Perspectives présente une revue des changements survenus à Gestion de placements Connor, Clark & Lunn Ltée (CC&L) au cours de la dernière année.

Message du président

Martin Gerber.

Au cours des trois dernières années, l’économie mondiale et les marchés financiers ont été ébranlés par une succession d’importants chocs macroéconomiques : la pandémie de COVID-19, une récession et une guerre. Ces chocs ont provoqué de la volatilité sur les marchés. Les participants aux marchés et les experts ont souvent tendance à se concentrer sur les conséquences cycliques à court terme engendrées par les facteurs macroéconomiques. Or, il faut également tenir compte des changements durables qui s’opèrent sur le plan géopolitique et économique ainsi que sur les marchés.

 Il s’agit d’un élément important, car ces changements pourraient avoir une incidence sur les marchés pendant plusieurs années et faire en sorte que nous devions apporter des ajustements à la stratégie de portefeuille.

Pendant la pandémie, les gouvernements et les banques centrales ont mis en place des mesures de relance synchronisées et sans précédent, sous forme de politiques budgétaires et monétaires. Cette période a également été le théâtre d’une transformation majeure qui a bousculé l’échiquier géopolitique et au terme de laquelle les États-Unis ne sont désormais plus le seul pays à pouvoir revendiquer le statut de superpuissance mondiale. Ce bouleversement a ouvert la porte à une intensification des tensions dans de nombreuses régions et au plus grand conflit armé en Europe depuis la Deuxième Guerre mondiale. Ainsi, les alliances politiques se transforment et une plus grande priorité est accordée à la sécurité nationale. Par ailleurs, les inégalités et l’insatisfaction qui découlent du modèle économique actuel alimentent le soutien accordé aux gouvernements populistes. Or, ces gouvernements sont reconnus pour leurs politiques de repli sur soi, notamment leur tendance au rapatriement et à la régionalisation, soit la démondialisation. Ces politiques ont également comme effet de réduire l’immigration dans la plupart des pays développés. Enfin, l’heure est aux investissements dans les infrastructures, puisque les pays s’efforcent d’opérer une transition vers des sources d’énergie propre.

Ces facteurs macroéconomiques sont tous à l’origine de la hausse de l’inflation. Les banques centrales ont lancé le cycle de relèvement des taux d’intérêt le plus vigoureux depuis une génération afin de mater l’inflation galopante. Certains signes montrent un ralentissement de l’inflation, mais les changements structurels sont bel et bien là pour de bon. À notre avis, les pressions à la hausse sur l’inflation et les taux d’intérêt se maintiendront, ce qui constitue un important changement de paradigme par rapport à ce que nous avons connu au cours des 40 dernières années. Durant les derniers cycles, les investisseurs ont profité d’une longue période au cours de laquelle les politiques monétaires ont été très expansionnistes, les banques centrales ayant baissé leurs taux d’intérêt à répétition pour atténuer le risque de déflation et soutenir la croissance. Un tel contexte a été favorable à la prise de risque étant donné la faiblesse des coûts d’emprunt, ce qui a donné lieu à une croissance continue des évaluations des actifs risqués.

Au cours des prochaines années, les pressions inflationnistes et les taux élevés pourraient peser sur les marchés, car les évaluations des actifs s’ajusteront. À partir du prochain cycle, nous prévoyons une volatilité plus élevée et des mesures politiques qui auront pour effet de raccourcir les cycles et de faire baisser les évaluations des actifs. Dans un tel contexte, il faudra faire preuve de souplesse et nous croyons que la gestion active pourra tirer son épingle du jeu. Nous nous attendons à ce que la valeur ajoutée du gestionnaire soit un facteur de plus en plus important dans l’atteinte des objectifs de placement des clients.

Nous avons composé avec des contextes de placement bien différents au cours des quatre décennies qui se sont écoulées depuis la création de notre société en 1982. Or, notre principal objectif a toujours été d’offrir un rendement et un service supérieurs à nos clients. Notre capacité à atteindre notre objectif repose pleinement sur les compétences de notre équipe et la solidité de nos relations. Pour y arriver, nous nous concentrons sur la réalisation de notre mission première en déployant notre talent tout en cherchant à demeurer à l’avant-garde de la recherche et du développement sur les marchés des capitaux. Qui plus est, notre structure organisationnelle est une source de stabilité et nous permet de garder le cap sur notre horizon de placement à long terme. Malgré les conditions d’exploitation difficiles de la dernière année, notamment les rendements négatifs des marchés et l’importante hausse des coûts de main-d’œuvre, nous avons continué d’investir dans nos équipes et nous avons augmenté le nombre d’employés sur lesquels nous pouvons compter.

Ainsi, nous déployons des efforts pour mener à bien plusieurs initiatives chez CC&L :

  • Comme toujours, nous investissons dans notre équipe; et grâce à la planification du perfectionnement professionnel et aux programmes de formation en leadership, nous cherchons à approfondir les connaissances et à élargir le savoir-faire de nos équipes, tout en renforçant nos processus de placement et en planifiant la relève.
  • Nous continuons de mettre l’accent sur la promotion d’une culture de collaboration axée sur le travail d’équipe, en misant toujours particulièrement sur la promotion de la diversité et de l’inclusion. Nous travaillons sur de nombreux projets pour atteindre nos objectifs. L’initiative de leadership au féminin (Women In Leadership) est au cœur de nos priorités chez CC&L depuis deux ans et un grand nombre de recommandations ont été communiquées à notre conseil d’administration en 2022. Nous avons commencé à mettre en œuvre ces idées en 2022 et nous continuerons de les déployer en 2023, en 2024 et en 2025.
  • Nous avons intensifié nos activités de responsabilité sociale d’entreprise (RSE) afin de favoriser la santé et le bien-être des membres de l’équipe de CC&L et de continuer à soutenir les collectivités où nous exerçons nos activités. Nous avons établi de nouvelles politiques destinées à favoriser le bien-être de nos employés et de leurs familles, et à ce titre la Fondation CC&L a remis des bourses en plus de fournir un soutien financier sous différentes formes pendant l’année.

Nous vous remercions de votre collaboration et, comme toujours, je vous invite à me transmettre vos commentaires et à communiquer directement avec moi en tout temps.

Martin Gerber
[email protected]


Nouvelles de l’équipe

Nous sommes heureux d’annoncer que notre équipe s’est encore agrandie en 2022. CC&L a accueilli 20 nouveaux employés, ce qui représente une augmentation nette de 13 employés pour l’ensemble de l’année, ce qui porte à 117 le nombre d’employés au sein de CC&L. Nous pouvons aussi compter sur l’appui de plus de 350 employés du Groupe financier CC&L, qui assurent les services de gestion des affaires, d’exploitation, de marketing et de distribution.

La stabilité et l’orientation claire de chacune de nos équipes continuent de figurer parmi les principaux facteurs de succès de notre entreprise. L’une des principales raisons de notre succès est une planification de la relève réfléchie et exhaustive à l’échelle de l’organisation et une planification du perfectionnement professionnel rigoureuse.

Un certain nombre d’employés ont été promus directeurs principaux en raison de leur apport important et croissant à l’entreprise, ce qui porte à 27 le nombre total de directeurs principaux.

Directeurs principaux nommés en 2022 et en 2023

Titres à revenu fixe Stratégies fondamentales d’actions Stratégies quantitatives d’actions Solutions clients
Joe Dhillon Jack Ferris Piper Hoekstra Lisa Conroy
Kyle Holt Haley Mayers Derek Moore Monica Demidow
Kevin Malcolm Joe Tibble Isaac Ho Mandy Powell
TJ Sutter   Nolan Heim  

 

Nous résumons ci-dessous les changements survenus au sein du personnel de l’organisation.

Titres à revenu fixe

De gauche à droite : Brian Milne, Brian Eby, TJ Sutter.
  • Nous sommes heureux d’annoncer que Brian Milne, analyste de crédit principal, a été nommé actionnaire de CC&L en 2022. Brian Milne s’est joint à CC&L en 2018 et est devenu directeur principal en 2020. M. Milne compte plus de 15 ans d’expérience dans les marchés financiers. Il est responsable de la recherche sur le crédit et est membre du comité ESG de CC&L depuis 2019.
  • La planification de la relève est un processus important au sein de CC&L et nous déployons un tel plan à long terme au sein du groupe de stratégie macroéconomique. TJ Sutter s’est joint à CC&L en 2021 et a travaillé auprès de Brian Eby. L’année dernière, TJ a occupé des fonctions à responsabilités croissantes en matière de gestion de portefeuille et a été nommé directeur principal chez CC&L en 2022 et actionnaire en 2023. Brian Eby demeure un membre actif de l’équipe et contribue à ce titre à la stratégie de placement en plus de faire du mentorat.
  • Une nouvelle personne s’est ajoutée à l’équipe en 2022. Catherine Clarke s’est jointe à titre d’analyste au sein de l’équipe d’analyse et de conception de portefeuille.

Stratégies fondamentales d’actions

Debout (de gauche à droite) : Mark Bridges, Haley Mayers, Chang Ding, Simon Mo.
Assis (de gauche à droite) : Joe Tibble, Ryan Elliott, Jack Ferris.
  • En mars 2022, Steven Vertes, gestionnaire de portefeuille, a pris sa retraite après 20 ans au service de l’organisation. Nous sommes heureux d’annoncer que ses responsabilités ont été transférées sans heurts à d’autres membres de l’équipe.
  • Nous sommes heureux d’annoncer que Ryan Elliott, associé de recherche principal, a été nommé actionnaire de CC&L en 2022. M. Elliott est entré au service de CC&L en 2012 et est directeur principal depuis 2013. Il est responsable de la recherche dans les secteurs des technologies de l’information et de la santé.
  • Mark Bridges, gestionnaire de portefeuille, est responsable de la recherche dans le secteur de l’énergie et il occupe les nouvelles fonctions de directeur de recherche au sein de l’équipe, un poste créé en 2022. Dans son rôle, il est appelé à travailler de près avec l’ensemble des spécialistes des secteurs de façon à ce que le processus de recherche de l’équipe soit le plus organisé, le plus rigoureux et le plus constant possible. L’équipe de recherche s’est agrandie grâce à l’ajout de Chang Ding, à titre d’analyste de recherche en 2022. Nous sommes également heureux d’accueillir Haley Mayers, qui s’est jointe à nous à titre d’associée de recherche principale en janvier 2023. Mme Mayer compte plus de 10 ans d’expérience comme analyste de recherche sur les actions dans le domaine de la gestion d’actif.
  • Simon Mo occupe le nouveau poste d’analyste principal de la gestion de portefeuille depuis 2022. M. Mo est responsable des opérations de gestion, de l’administration et de la modélisation de portefeuille. Il a largement contribué au succès de l’équipe Stratégies quantitatives en actions de CC&L auprès de laquelle il a travaillé pendant 16 ans, et nous sommes heureux de tirer parti de ses compétences et de son expérience au sein de l’équipe Stratégies fondamentales d’actions.

Stratégies quantitatives d’actions

Debout (de gauche à droite) : Glen Roberts, Richard Au, Steven Li.
Assis (de gauche à droite) : Daniel Cook, Brian Bardsley.
  • Nous continuons à investir pour accroître nos ressources. Ainsi, nous avons ajouté sept membres à notre équipe en 2022, ce qui porte à 65 le nombre total de professionnels des placements qui travaillent pour nous.
  • Les nouveaux membres de l’équipe se sont joints au groupe de gestion du processus de placement ou au groupe des systèmes de gestion des placements, qui fait le pont entre la recherche et la gestion de portefeuille, qui construit toute l’infrastructure technologique de placement, qui recueille et traite l’ensemble des quelque 45 millions de données analysées dans nos modèles chaque jour, et qui chapeaute tous nos processus opérationnels.
  • Nous accordons une grande importance au perfectionnement professionnel continu, y compris aux mouvements du personnel qui permettent aux membres de l’équipe d’occuper divers postes. La possibilité d’exercer diverses fonctions dans le domaine des placements offre aux employés l’occasion d’explorer différentes trajectoires de carrière et de mieux comprendre l’univers des placements par rapport à leurs fonctions. En 2022, deux membres de l’équipe sont passés des groupes de gestion du processus de placement et des systèmes de gestion des placements à la négociation et à la gestion de portefeuille. Dans l’ensemble, la proportion de fonctions exercées par les membres de notre équipe est demeurée plutôt stable au fil des années.
  • La croissance de notre équipe nécessite par ailleurs des dirigeants plus spécialisés. Cinq personnes — dans tous les groupes de l’équipe ont été nommés actionnaires de la société en 2023, une façon de souligner leur leadership en matière de placement qu’ils ont acquis depuis leur entrée en service chez CC&L.
    • Gestion de portefeuille : Brian Bardsley s’est joint à CC&L en 2007 et est directeur principal depuis 2013. Ses principales responsabilités comprennent la mise en œuvre de nouvelles stratégies, de nouveaux mandats et de changements du modèle.
    • Recherche : Glen Roberts s’est joint à CC&L en 2007 et est devenu directeur principal en 2015. Steven Li s’est joint à CC&L en 2015 et est devenu directeur principal en 2020. Steven et Glen sont tous deux des membres seniors de l’équipe de recherche. En plus de mener leurs propres recherches quantitatives, ils ont également des rôles de leadership dans la gestion des projets et du processus de recherche.
    • Systèmes de gestion des placements : En janvier 2020, 19 membres de l’équipe des systèmes de gestion de placement de CC&L Financial Group sont devenus des employés directs de CC&L. Dan Cook et Richard Au ont dirigé l’équipe depuis et sont devenus des directeurs principaux de la société en 2020. Ils continuent de fonctionner selon un modèle de codirection; Dan assurant le leadership technique et Richard se concentrant sur le leadership du personnel.

Solutions clients

  • Notre équipe des solutions clients s’est agrandie depuis l’arrivée de Diana Prenovost en janvier 2023. Elle travaille à partir du bureau de Montréal sur la gestion des relations avec les clients.

Investissement responsable

En 2022, le comité ESG a entrepris d’analyser les pratiques du secteur en matière d’investissement responsable en ce qui concerne notamment l’intégration, l’actionnariat actif et la communication. Les résultats obtenus au terme de cette analyse nous ont permis de valider notre approche en matière ESG et nous ont incités à établir une liste d’améliorations à apporter en priorité en 2023. De façon générale, les priorités ont pour objectif d’améliorer la communication et le suivi de nos activités d’investissement responsable. Nous nous sommes également engagés à officialiser notre stratégie sur le climat en 2023 particulièrement en incitant les entreprises à faire preuve d’une plus grande transparence quant à la communication des informations relatives à leurs émissions et à leurs plans de transition.

Activités d’exploitation

Au quatrième trimestre de 2022, nous avons officiellement mis en place notre politique de retour au bureau. Cette nouvelle politique hybride donne de la souplesse aux employés tout en réunissant tous les membres de l’équipe au bureau au moins trois jours par semaine (mardi au jeudi).

Nouvelles de l’entreprise

Actif géré

L’actif sous gestion (ASG) de CC&L a reculé d’environ cinq milliards de dollars en 2022 pour atteindre 54 milliards de dollars. Ce recul est attribuable aux rendements négatifs des mandats d’actions et de titres à revenu fixe causés par la baisse des marchés. Nous sommes heureux d’annoncer que nous poursuivons notre croissance grâce aux mandats de nouveaux clients répartis dans toutes nos équipes de placement. En 2022, CC&L a accueilli 17 nouveaux clients et a obtenu neuf nouveaux mandats de clients existants totalisant 2,5 milliards de dollars. Les nouveaux mandats sont pour la plupart des mandats d’analyse quantitative d’actions étrangères confiés par des investisseurs institutionnels hors du Canada et qui représentent maintenant environ 20 % de notre ASG total.

Par type de mandat.
Répartition des actifs sous gestion par type de mandats (%) :
Actions fondamentales : 21 %.
Actions quantitatives : 44 %.
Titres à revenu fixe : 17 %.
Stratégies multiples : 18 %.
Par type de client.
Répartition des actifs sous gestion par type de clients (milliards) :
Caisses de retraite : 27,5 G$.
Sous-conseiller : 17,7 G$.
Fondations, fonds de dotation et autres institutions : 8,9 G$.
Actif total sous gestion CAD $ au 31 décembre 2022 : 54 G$.

Mot de la fin

Nous tenons à remercier nos clients et nos partenaires pour leur collaboration et leur soutien. C’est avec plaisir que nous continuerons à collaborer avec vous et à vous aider à atteindre vos objectifs de placement au cours des prochaines années.

Close-up of a laptop showing a bar & line chart with data.

Pendant des décennies, les placements à revenu fixe traditionnels ont bien servi les investisseurs, que ce soit en contribuant à diversifier et à stabiliser les portefeuilles ou en couvrant le passif des régimes de retraite à prestations déterminées. Comme les taux obligataires ont été faibles pendant plusieurs décennies, les perspectives de bas rendements étaient devenues préoccupantes. Les investisseurs ont réagi en cherchant des placements assortis de meilleurs taux, par exemple ceux qui offrent un accès élargi aux titres de créance, et en se départissant de leurs titres à revenu fixe pour acquérir des placements privés afin de se prévaloir de la prime d’illiquidité, en particulier dans les secteurs de l’immobilier et des infrastructures.

En ce qui concerne les investisseurs privilégiant le rendement absolu, l’escalade récente des taux d’intérêt et les rendements négatifs subséquents ont aussi mis en lumière les conditions difficiles associées à la faiblesse des taux obligataires et à l’hypersensibilité aux fluctuations de taux (à la durée). Cependant, la hausse rapide des taux a également changé les perspectives à long terme pour les titres à revenu fixe.

Le présent article traite des conséquences de la hausse des taux des titres à revenu fixe, des leçons à tirer de la hausse rapide des taux de rendement, et de la façon dont repenser l’approche utilisée pour tirer des rendements des titres à revenu fixe permet d’offrir des solutions qui : sont moins sensibles aux fluctuations des taux d’intérêt, ne se traduisent pas simplement par l’ajout de titres de créance corrélés et ne nécessitent pas la réduction des liquidités.

Pratiques passées

Lorsque les taux de rendement des titres à revenu fixe baissaient, les investisseurs adoptaient habituellement deux approches pour obtenir des rendements plus élevés :

  1. ils ajoutaient des actifs à revenu fixe à rendement plus élevé plus exposés au crédit;
  2. ils établissaient des positions dans titres des marchés privés qui généraient un flux de revenu plus élevé, au détriment des liquidités.

L’accès à des titres offrant de meilleurs taux permet d’obtenir un rendement supplémentaire grâce à l’ajout de taux obligataires, mais cela suppose le cumul de titres de créance et accentue en général le niveau de risque des portefeuilles. Par exemple, les obligations à rendement élevé et des marchés émergents sont fortement corrélées aux actions, ce qui réduit les avantages de la diversification au moment où les investisseurs en ont le plus besoin, notamment pendant les corrections boursières. Les baisses subies par chacun des types de placements au cours des 17 dernières années illustrent leur forte corrélation (voir la figure 1).

Figure 1 – Baisses des marchés, de 2005 à 2022

Le calcul des baisses est fondé sur les rendements mensuels (entre le pic et le creux). Pour la période allant du 1er janvier 2005 au 30 septembre 2022. Actions : Indice S&P 500. Obligations à haut rendement : Indice Merrill Lynch US High Yield Cash Pay BB ($ US). Obligations des marchés émergents : Indice ICE BofA Emerging Market Diversified Corporate.
Sources : Groupe financier Connor, Clark & Lunn, Thomson Reuters DataStream, Morningstar, S&P Global Market Intelligence.

Au lendemain de la crise financière mondiale de 2008, d’énormes afflux de capitaux en provenance des marchés publics ont été canalisés vers les marchés privés, titres à revenu fixe compris. L’obtention de primes d’illiquidité et le peu de corrélation entre les placements des marchés privés et ceux des marchés publics ont permis de diversifier les portefeuilles et de bonifier les rendements. Cependant, il se peut que la faible corrélation entre les rendements des marchés privés et ceux des marchés publics soit essentiellement attribuable à un décalage, les cours des placements privés prenant beaucoup plus de temps à intégrer les réalités du marché. La valorisation à retardement des placements privés pourrait poser problème.

Ainsi, au vu des récentes baisses simultanées des actions et des titres à revenu fixe des marchés publics, il se pourrait que la liquidité moindre des répartitions en placements privés mette à l’épreuve la tolérance des investisseurs à cet égard. Selon l’ampleur du recul des marchés publics et le niveau de liquidité de placements donnés sur les marchés publics, les portefeuilles de nombreux investisseurs présenteront selon toute probabilité des écarts prononcés non voulus par rapport à la répartition stratégique de l’actif. Ces écarts seront accentués par les besoins futurs en flux de trésorerie, qui proviendront forcément des marchés publics sur un horizon à court terme. Si de nombreux participants au marché envisageaient en même temps de rééquilibrer la répartition de leurs portefeuilles en placements privés, les répercussions sur les prix de ces placements pourraient amener certains à réfléchir.

Conséquences de la hausse rapide des taux

Les marchés s’attendent à clôturer 2022 en territoire négatif, compte tenu du recul qu’ont connu les actions et les titres à revenu fixe du début de l’année jusqu’à la fin du mois de novembre. Cela dit, la hausse rapide des taux sur les marchés obligataires a modifié de manière importante les perspectives à long terme des titres à revenu fixe. Cette situation s’explique par le lien étroit qui existe entre le rendement réel que les investisseurs obtiennent et le rendement actuel.

Par exemple, en ce qui concerne l’indice des obligations universelles FTSE Canada, la figure 2 illustre que le taux de rendement actuel donne une indication du rendement prévu pour les 10 prochaines années ainsi que de l’orientation des rendements. Le graphique présente le rendement des obligations universelles au fil du temps (ligne bleue) ainsi que les rendements réels sur 10 ans de l’indice obligataire universel (ligne d’or).

Figure 2 – Rendements des obligations universelles et rendements subséquents sur 10 ans

Le taux de rendement de l’indice des obligations universelles a augmenté au quatrième trimestre de 2022 pour s’établir à 3 ¾ %, donnant ainsi à penser que le rendement prévu pour les 10 prochaines années pourrait être similaire. Par contre, la possibilité que surviennent de nouvelles hausses de taux d’intérêt laisse entrevoir d’autres périodes de rendements négatifs à court terme.

Bien que les perspectives se soient améliorées, les leçons tirées de la récente expérience ont mis de l’avant les éléments suivants :

  • Une grande sensibilité aux changements des taux d’intérêt peut vouloir dire que le parcours vers l’atteinte des rendements à long terme attendus sera instable;
  • Rien ne garantit que les titres à revenu fixe traditionnels offriront un avantage sur le plan de la diversification lors du repli des marchés boursiers;
  • Les investisseurs doivent être conscients des conséquences de la liquidité des marchés privés si les marchés des actions et des titres à revenu fixe baissent.

Quelle est la solution de rechange?

Les attentes de rendement à long terme plus élevé pour les titres à revenu fixe traditionnels seront bien accueillies par les investisseurs, dont certains pourraient préférer conserver leur structure de portefeuille de titres à revenu fixe actuelle, tout en étant conscients des risques connexes susmentionnés. Pour d’autres, il sera important de gérer la sensibilité aux taux d’intérêt et de disposer d’une source de diversification plus fiable, sans nuire à la liquidité du portefeuille. Ces objectifs peuvent être atteints à l’aide de l’assouplissement des contraintes et de l’utilisation d’approches non traditionnelles, comme la vente à découvert.

Le concept d’assouplissement des contraintes, qui permet aux gestionnaires de placements en actions de vendre des actions à découvert, n’est pas nouveau. La plupart des actions comprises dans les indices boursiers de marchés publics représentent moins de 0,5 % de la capitalisation boursière, ce qui signifie que dans un portefeuille composé uniquement de positions acheteur, la capacité de créer de la valeur en sous-pondérant les sociétés est très limitée. L’ajout de positions vendeur permet de tirer pleinement parti des points de vue tant positifs que négatifs des gestionnaires de placements et contribue à de meilleurs résultats en matière de risques et de rendement.

Plus précisément, lorsque des positions vendeur sont intégrées dans une stratégie neutre au marché qui vise à profiter des marchés des actions tant haussiers que baissiers, la dynamique risque-rendement peut changer sensiblement, comme l’illustre la figure 3. Cet exemple repose sur l’hypothèse d’un univers composé de deux actions, dans lequel la progression prévue du cours de l’action A est confirmée. Il tient compte des implications du rendement pour l’indice de référence, d’un portefeuille composé exclusivement de positions acheteur, dans lequel le gestionnaire acquiert des placements en gestion active par rapport à l’indice de référence, et d’une stratégie neutre au marché utilisant la vente à découvert.

Figure 3 – Avantages de la vente à découvert

L’exemple montre que si le recours à la vente à découvert est possible, les rendements peuvent être positifs, quelle que soit l’orientation du marché. La vente de titres à découvert permet de générer un alpha, que les points de vue du gestionnaire soient positifs ou négatifs, contrairement à des stratégies exclusivement acheteur, dans lesquelles seuls les points de vue relatifs à un alpha positif ont une incidence. L’effet de levier est utilisé dans cet exemple pour permettre la vente à découvert, mais son rôle est nettement différent dans une stratégie qui l’utilise pour tirer parti d’un faible rendement du marché afin d’obtenir un rendement plus élevé.

Si les gestionnaires de titres à revenu fixe disposent de la même latitude dans l’utilisation de ces outils, un rendement supplémentaire et l’atténuation du risque sont aussi possibles et la liquidité peut être préservée. Qui plus est, il y a une différence notable entre la vente d’obligations à découvert et la vente d’actions à découvert (voir la figure 4). Dans la vente d’actions à découvert, la baisse, ou le potentiel de perte, est théoriquement illimitée. Les cours des actions peuvent, dans la pratique, monter indéfiniment, ce qui cause de lourdes pertes.

Toutefois, comme le montre le graphique de droite de la figure 4, les pertes découlant de la vente à découvert d’obligations de sociétés ont une limite. Les écarts de taux ne peuvent, dans la pratique, se resserrer énormément et, par conséquent, la perte potentielle associée à la vente à découvert d’obligations de sociétés est limitée. Autrement dit, le coût d’une décision négative est nettement moins élevé dans la vente d’obligations à découvert.

Résultat : un biais asymétrique de la rémunération du côté des titres à revenu fixe rend la vente à découvert de titres de créance moins risquée que celle des actions.

Les stratégies neutres par rapport au marché peuvent générer des rendements positifs, indépendamment de l’orientation des marchés, mais ces rendements dépendent de l’habileté avec laquelle les gestionnaires sélectionnent les placements.

Figure 4 – La vente à découvert des obligations par rapport à celle des actions présente un risque asymétrique

Miser sur des outils additionnels

Le recours à l’effet de levier et à la vente à découvert rehausse l’éventail des possibilités offertes aux gestionnaires de placements pour répondre aux besoins des investisseurs en titres à revenu fixe. Deux études de cas sont présentées ci-après :

  1. Conserver les caractéristiques de concordance avec le passif, mais chercher à obtenir de meilleurs rendements
  2. Obtenir des rendements positifs, indépendamment de l’orientation des marchés obligataires

Étude de cas 1 – Caractéristiques de concordance avec le passif

Dans les régimes de retraite à prestations déterminées, les titres à revenu fixe peuvent offrir une protection importante contre les fluctuations de valeur du passif. La hausse rapide des taux de rendement des titres à revenu fixe a contribué à l’amélioration des positions capitalisées de la plupart des régimes, car la diminution de la valeur du passif était plus importante que la diminution de la valeur de l’actif. L’amélioration des positions capitalisées pourrait amener les régimes à réduire le risque et à augmenter la pondération de la concordance des titres à revenu fixe de même échéance.

Il y a cependant une solution de rechange à une simple répartition des placements selon une stratégie de titres à revenu fixe qui présente les caractéristiques de concordance : l’inclusion d’une stratégie de superposition neutre au marché pour réaliser des rendements additionnels. Contrairement à l’ajout de titres à revenu fixe à rendement plus élevé, la stratégie neutre au marché procure une source non corrélée de rendement additionnel. Lorsque les titres à revenu fixe représentent une part substantielle d’un portefeuille, la valeur ajoutée peut être significative. La figure 5 illustre le fonctionnement de cette stratégie dans la pratique.

Figure 5 – Représentation graphique de la superposition d’une position acheteur sur obligations

Dans cet exemple, l’indice des obligations globales à long terme FTSE Canada offre les caractéristiques de couverture. La majeure partie de l’actif (70 %) est investie dans un fonds de titres à revenu fixe traditionnels en gestion active, les 30 % restants constituant un volet à revenu fixe synthétique qui génère le rendement de l’indice. Cette structure permet d’investir 30 % des titres selon une stratégie neutre au marché, qui peut comporter un éventail de stratégies actives et non corrélées, conçues pour limiter l’exposition au marché des rendements.

Gestion de placements Connor, Clark & Lunn utilise une stratégie de superposition d’obligations à long terme, dont la feuille de route s’étend sur plus de 16 ans et a atteint notre cible de valeur ajoutée de 2 % au cours des dix dernières années[1].

Puisque les titres à revenu fixe peuvent représenter une part importante de l’actif total, cette stratégie offre de multiples avantages :

  • un potentiel supérieur de création de valeur pour cette catégorie d’actif, les sources de valeur ajoutée des obligations à long terme pouvant être quelque peu plus limitées; le gestionnaire médian des obligations à long terme et à gestion active traditionnelle, par exemple, a parfois eu de la difficulté à générer de la valeur ajoutée;
  • une source de valeur ajoutée peu corrélée au volet des titres à revenu fixe;
  • une solution offrant les caractéristiques de concordance avec la durée, qui sont importantes.

Étude de cas 2 – Rendements positifs, indépendants de l’orientation des marchés obligataires

De nombreux investisseurs, dont les fonds de dotation et les fondations, privilégient un rendement absolu. D’autres investisseurs peuvent également bénéficier d’une source diversifiée de rendements des titres à revenu fixe qu’ils détiennent sans avoir à se préoccuper du risque de hausse des taux d’intérêt ni des effets néfastes sur les rendements. C’est dans cette situation qu’une stratégie de titres à revenu fixe neutre au marché peut avoir de l’importance et tirer parti du biais asymétrique de la rémunération, qui fait en sorte que la vente à découvert de titres de créance est moins risquée que la vente à découvert d’actions, comme nous l’avons mentionné plus tôt.

La figure 6 illustre le fonctionnement de positions acheteur et vendeur dans la pratique, le risque lié aux placements individuels étant géré en fonction d’une exposition zéro nette de l’ensemble du portefeuille.

Figure 6 – Représentation graphique de positions acheteur et vendeur sur titres à revenu fixe

Données fondées sur les pondérations selon la valeur nominale des obligations de sociétés détenues au 29 septembre 2022. Les données portent sur un compte représentatif détenu dans le Composé de rendements absolus sur titres à revenu fixe de CC&L.
Source : Groupe financier Connor, Clark & Lunn

La combinaison de stratégies à positions acheteur et vendeur sur obligations provinciales et de sociétés et de stratégies à positions acheteur et vendeur relatives aux taux d’intérêt permet de réaliser des rendements entièrement indépendants de ceux des marchés obligataires proprement dits. Dans la stratégie de rendements absolus sur titres à revenu fixe de Gestion de placements Connor, Clark & Lunn, le taux de rendement cible se situe dans une fourchette de 6 % à 8 % et la fourchette de volatilité des rendements est semblable.

Pour les investisseurs qui ont besoin d’une source de revenu mensuel et qui veulent profiter des taux de rendement des titres à revenu fixe plus élevés actuels, une autre solution consiste à combiner l’approche de rendement absolu avec un portefeuille qui tire parti des obligations de sociétés dont le rendement est plus élevé. Une telle combinaison peut procurer un revenu mensuel et, grâce à l’orientation distincte du volet à rendement absolu par rapport au marché, amortir l’effet d’une baisse des marchés sur les rendements, offrant ainsi une source liquide de diversification du portefeuille.

Dans la stratégie à revenu relative aux placements non traditionnels de Gestion de placements Connor, Clark & Lunn, le rendement cible se situe dans une fourchette de 5 % à 7 %, la fourchette de volatilité des rendements est comparable et l’exposition à la durée est positive.

Plus de souplesse, plus d’occasions

La recherche de titres permettant d’obtenir un meilleur rendement a amené les investisseurs à délaisser les titres à revenu fixe traditionnels des marchés publics au profit d’une combinaison de titres de créance plus nombreux et diversifiés ou de primes d’illiquidité. Cependant, la hausse rapide des taux de rendement des titres à revenu fixe a réajusté les perspectives à long terme des actifs à revenu fixe, ce qui, combiné aux récentes leçons que nous a apprises le marché, justifie de revoir le type de solutions de titres à revenu fixe qui répond le mieux à vos besoins. En repensant l’approche adoptée pour dégager des rendements des titres à revenu fixe et en accordant plus de latitude aux gestionnaires de placements, il devient possible de proposer des solutions axées sur les titres à revenu fixe et génératrices de rendements indépendants de ceux des marchés, le tout sans sacrifier les liquidités, ce qui est un avantage important. Ainsi, les rendements peuvent être améliorés et le risque, réduit, quelle que soit l’orientation du marché, et il devient possible de tirer parti des meilleures perspectives à long terme pour les rendements des titres à revenu fixe.

Les investisseurs doivent connaître les risques importants liés aux stratégies de placement, qui comprennent les risques liés aux titres à rendement élevé et les risques de crédit, de taux d’intérêt, de marché et de rendement. Un placement effectué selon les stratégies de placement convient uniquement aux personnes qui sont en mesure de prendre de tels risques. Pour en savoir plus sur les risques, veuillez communiquer avec CC&L.

[1] La valeur ajoutée annualisée sur dix ans du Composé d’obligations à long terme Alpha Plus de CC&L, comparativement à l’indice des obligations globales à long terme FTSE Canada, s’est chiffrée à 2,0 % (déduction faite des frais) au 30 septembre 2022. Veuillez communiquer avec CC&L pour obtenir d’autres renseignements.

Global manufacturing PMI survey results for October are consistent with the base case scenario here of a progressive loss of momentum through end-Q1 2022, at least.

PMI new orders have moved sideways for two months but export orders and output expectations fell further last month, to nine- and 12-month lows respectively – see chart 1.

Chart 1

A striking feature of the survey was a further rise in the stocks of purchases index to a 15-year high – chart 2. Stockpiling of raw materials and intermediate (semi-finished) goods has been supporting new orders for producers of these inputs but the boost will fade even if stockbuilding continues at its recent pace, which is very unlikely. This is because output / orders growth is related to the rate of change of stockbuilding rather than its level.

Chart 2

Chart 3 illustrates the relationship between new orders and the rate of change of the stocks of purchases index, with the coming drag effect expected to be greater than shown because of the high probability that stockpiling will moderate.

Chart 3

Stockbuilding of inputs has been particularly intense in the intermediate goods sector – chart 4. This suggests that upstream producers – particularly suppliers of raw materials – are most at risk from relapse in orders. Commodity prices could correct sharply as orders deflate – see also previous post.

Chart 4

A similar dynamic is playing out in the US ISM manufacturing survey, where new orders fell last month despite the inventories index reaching its highest level since 1984, resulting in a sharp drop in the orders / inventories differential – chart 5. The survey commentary attributes the inventories surge to “companies stocking more raw materials in hopes of avoiding production shortages, as well as growth in work-in-process and finished goods inventories”.

Chart 5

The combination of an ISM supplier deliveries index (measuring delivery delays) of above 70 with new orders in the 50-60 range has occurred only four times in the history of the survey. New orders fell below 50 within a year in every case.

The global PMI delivery times index (which has an opposite definition to the ISM supplier deliveries index, so a fall indicates longer delays) reached a new low in October but a recent turnaround in Taiwan, which often leads, hints at imminent relief – chart 6. The view here is that current supply shortages reflect the intensity of the stockbuilding cycle upswing, with both now peaking.

Chart 6

The forecasting approach employed here – relying on monetary and cycle analysis – turned positive on the global economy and risk markets in early Q2 2020 but is giving a more cautionary message at the start of 2021. The suggestion is that underlying economic momentum will slow temporarily while monetary support for markets has diminished, together raising the risk of a correction. The central view remains that global growth will be strong over the course of 2021 as a whole but with the adverse corollary of a significant pick-up in inflation into 2022.

The monetary aspect of the forecasting approach can be summarised as “real money leads the economy while excess money drives markets”. Six-month growth of real (i.e. inflation-adjusted) narrow money in the G7 economies and seven large emerging economies (the “E7”) was weak at the start of 2020 but surged from March, correctly signalling a strong rebound in global economic activity during H2.

Real money growth, however, peaked in July, falling steadily through November, the latest data point – see chart 1. Turning points in real money growth have led turning points in the global manufacturing PMI new orders index – a key coincident indicator – by 6-7 months on average historically, suggesting that the PMI will move lower in early 2021. The level of money growth remains high, arguing against economic weakness (except due to “lockdowns”), but a directional shift in activity momentum could act as a near-term drag on cyclical assets.

Chart 1

“Excess” money refers to an environment in which actual real money growth exceeds the level required to support economic expansion, with the surplus likely to be invested in markets. Two gauges of excess money are monitored here: the gap between six-month growth rates of G7 plus E7 real narrow money and industrial output, and the deviation of year-on-year real money growth from a long-run moving average. Historically, global equities performed best on average when both measures were positive, worst when they were negative, and were lacklustre when they gave conflicting signals.

Following a joint positive signal (allowing for data release lags) at end-April 2020, the measures became conflicting again at end-December – year-on-year real money growth remains well above its long-run average but six-month growth fell below that of industrial output in October / November. Markets, therefore, may no longer enjoy a monetary “cushion” against unfavourable news, including the expected PMI roll-over.

The expectation here is that markets will become more volatile but risk assets are unlikely to be outright weak – any sizeable set-back would probably represent another buying opportunity. As noted, real money growth remains at an expansionary level and may stabilise soon, while the cycle analysis is giving a positive economic message for the next 12+ months, as explained below.

The cross-over of six-month real narrow money growth below industrial output growth, moreover, could prove short-lived, with output momentum about to fall back sharply as positive base effects fade. Assuming a stabilisation of monthly money growth, a positive differential could be restored as early as January – see chart 2 – in which case the assessment of the monetary backdrop for markets would shift back to favourable from Q2.

Chart 2

The cycle analysis provides a medium-term perspective and acts as a cross-check of the monetary analysis. There are three key economic activity cycles: the stockbuilding or inventory cycle, which averages 3.5 years (i.e. from low to low); a 9-year business investment cycle; and a longer-term housing cycle averaging 18 years. These cycles are essentially global in nature although housing cycles in individual countries can sometimes become desynchronised.

The cycle analysis was cautionary at the start of 2020, reflecting a judgement that the stockbuilding and business investment cycles were in downswings that might not complete until mid-year. The covid shock magnified but ended these downswings, with both cycles bottoming in Q2 and entering a recovery phase in H2. With the housing cycle still in an upswing from a 2009 low, all three cycles are now acting to lift global economic momentum.

The next scheduled cycle trough is a low in the stockbuilding cycle, due to be reached in late 2023 if the current cycle conforms to the average 3.5 year length. The downswing into this low would probably start about 18 months earlier, i.e. around Q2 2022. The cycle analysis, therefore, is giving an “all-clear” signal for the global economy for the next 15-18 months, implying that any data weakness – such as suggested by monetary trends for early 2021 – is likely to be minor and temporary.

Financial market behaviour is strongly correlated with the stockbuilding cycle in particular. Cycle upswings are usually associated with rising real government bond yields and strong commodity markets – see charts 3 and 4 – as well as low / falling credit spreads and outperformance of cyclical equity sectors. The latter three of these trends, of course, were in place during H2 2020 and may extend during 2021 after a possible Q1 correction. A surprise to the consensus in 2021 could be a rebound in real bond yields, which would challenge current equity market valuations and could favour “value”.

Chart 3

Chart 4

To sum up, monetary data in early 2021 will be important for the strategy assessment here. The current monetary backdrop and possible weaker near-term economic data suggest reducing cyclical exposure relative to H2 2020 but a stabilisation or revival in real money growth would support the positive message from the cycle analysis, arguing for using any setback in cyclical markets to rebuild positions in anticipation of a strong H2.

Consumer price inflation rates are widely expected to rise during H1 2021, reflecting recent commodity price strength, a reversal of temporary tax cuts (Germany / UK) or subsidies (Japan), and base effects. The policy-maker and market consensus is that this will represent a temporary “cyclical” move of the sort experienced regularly in recent decades. The suspicion here is that it will prove more lasting and significant, because the monetary backdrop is much more expansionary / inflationary than before those prior run-ups.

Broad rather than narrow money trends are key for assessing medium-term inflation prospects. This is illustrated by Japan’s post-bubble experience: narrow money has grown strongly on occasions but annual broad money expansion never rose above 5% over 1992-2019, averaging just 2.1% – the monetary basis for sustained low inflation / mild deflation. Similarly, G7 annual broad money growth averaged only 3.7% in the post-GFC decade (i.e. 2010-19).

2020 may have marked a transformational break in monetary trends. G7 annual broad money growth peaked at 17.0% in June, the fastest since 1973 – see chart 5. Monthly growth has subsided but there has been no “payback” of the H1 surge. At the very least, this suggests a larger-than-normal “cyclical” upswing in inflation in 2021-22. Ongoing monetary financing of large fiscal deficits may sustain broad money growth at well above its levels of recent decades, embedding the inflation shift.

Chart 5

The consensus view that an inflation pick-up will prove temporary rests on weak labour markets bearing down on wage growth. Unemployment rates adjusted for short-time working / furlough schemes, however, fell sharply as the global economy rebounded in H2 2020 and structural rates have probably risen – labour market “slack”, therefore, may be less than widely thought and much lower than after the 2008-09 recession. The slowdown in wages to date has been modest and some business surveys are already hinting at a rebound – see chart 6.

Chart 6

Commentators who take seriously the prospect of a sustained inflation rise often argue that real bond yields would take the strain by moving deeper into negative territory, the view being that central banks will cap nominal yields. Such a scenario would be bullish for risk assets but probably overstates the power of the policy emperors. Pegged official rates and a QE flow currently running at about 10% of the (rapidly rising) outstanding stock of G7 government bonds per annum could prove insufficient to offset selling by existing holders in the event of an unexpected inflation surge.

The global manufacturing PMI new orders index – a timely indicator of industrial momentum – registered a surprise small rise in September, with weaker results for major developed economies foreshadowed in earlier flash surveys offset by recoveries in China and a number of other emerging markets.

Does this signify an end to the recent slowdown phase, evidenced by a fall in PMI new orders between May and August? The assessment here is that the rise should be discounted for several reasons.

First, it was minor relative to the August drop. The September reading was below the range over October 2020-July 2021.

Secondly, the increase appears to have been driven by inventory rebuilding. The new orders / finished goods inventories differential, which sometimes leads new orders, fell again – see chart 1.

Chart 1

Remember that orders growth is related to the second derivative of inventories (i.e. the rate of change of the rate of change). Inventories are still low and will be rebuilt further but the pace of increase – and growth impact – may already have peaked.

Thirdly, the recovery in the Chinese component of the global index was contradicted by a further fall in new orders in the official (i.e. NBS) manufacturing survey, which has a larger sample size. The latter orders series has led the global index since the GFC – chart 2.

Chart 2

Fourthly, the OECD’s composite leading indicators for China and the G7 appear to have rolled over and turning points usually mark the start of multi-month trends. The series in chart 3 have been calculated independently using the OECD’s published methodology and incorporate September estimates (the OECD is scheduled to release September data on 12 October). The falls in the indicators imply below-trend and slowing economic growth.

Chart 3

Finally, additional August monetary data confirm the earlier estimate here that G7 plus E7 six-month real narrow money growth was unchanged at July’s 22-month low – chart 4. The historical leading relationship with PMI new orders is inconsistent with the latter having reached a bottom in September. The message, instead, is that a further PMI slide is likely into early 2022, with no signal yet of a subsequent recovery.

Chart 4

While the focus of inflation is typically centered on rising raw material costs and wage increases, we are seeing transportation costs become an additional and significant part of the inflation problem, and one that is not as easily passed on to consumers.

Transportation affects every aspect of a company’s supply chain and the rising costs are unavoidable. Further, it has been a recent topic of conversation for our own holdings, as well as some of the largest companies in the world. At a recent conference, Molson Coors, the fifth largest brewer in the world, said transportation costs are the main contributing factor to inflation, while Proctor and Gamble warned that an announced price increase will not be enough to offset higher commodity and transportation costs due to not only the size, but the speed of the increases. Multinational conglomerate 3M is a good barometer, as it is seeing “a lot of pressure on logistics costs.” Dollar Tree is one of the largest retail importers in the United States (US) and at their recent quarterly earnings presentation, they spent a considerable amount of time discussing the global supply chain and higher freight costs, saying they were “not counting on material improvements in 2022, especially in the first portion of the year.”

The recovery from the pandemic has seen a huge increase in demand, but with continued quarantine controls, distancing measures at ports and labour shortages are causing severe backlogs. The Suez Canal blockage and summer typhoons off the Chinese coast did little to ease the problem. Another consideration is the consolidation of ocean shipping lines’ key shipping routes being dominated by a handful of companies, causing fewer vessels in general to be travelling between ports.

The ocean carriers have responded to the high demand by increasing container capacity by 22%, but this does not solve the problem of logjams and the waiting lines reaching record levels at some of the ports.[1] The order book for container ships has doubled in 2021, but the majority won’t be delivered until 2023.

So what does all this mean? Container rates seem to be stabilizing, yet remain extremely elevated. Freightos, a digital booking platform for international shipping, published containerized freight rates. The cost of a container from Asia to the US East Coast is over $20,000, an increase of 415% compared to last year. Shipping from Asia to the US West Coast is slightly less, but the cost is up 452% in comparison to a year ago. Shipping from Asia to North Europe has seen the largest year-over-year increase, up 714% to $13,855. Freight rates from Northern Europe to the US East Coast have been the least affected, up “only” 238% from the period last year to $5,929. In view of these rates, shipping companies are focusing on the most profitable trade routes, meaning reduced volumes crossing the Atlantic. The Baltic Dry Index is a benchmark for the price of shipping major raw materials by sea and is at its highest level since before the Great Financial Crisis.

Source: Bloomberg

The majority of companies are struggling to solve this logistical headache, but our portfolios contain two names that have been natural beneficiaries.

Clipper Logistics (CLG.LN) is a leading provider of value-added logistics solutions, e-fulfilment, and returns management services to the retail sector, primarily in the United Kingdom (UK), but with an expanding presence in Europe. Sales are comprised of the following: 60% of sales come from e-fulfilment and returns management, supporting the online activities of customers; 28% of sales come from non e-fulfilment businesses, supporting traditional brick and mortar customers; and the remaining 12% of sales comes from commercial vehicles sales. Of the logistics related revenues, 85% comes from the UK. Over 90% of Clipper’s contracts are on an open book basis (i.e. cost plus), or hybrid contract, protecting them from increasing costs. However, they are not immune to labour shortages, as they recently flagged the impact that a shortage of HGV drivers is having.

Kerry Logistics (636.HK) is a third-party logistics service provider based in Hong Kong with global exposure. The company provides many supply chain solutions, including integrated logistics, international freight forwarding (air, ocean, road, rail, and multimodal), industrial project logistics, cross-border e-commerce, last-mile fulfilment, and infrastructure investment. Revenue mainly comes from Asia-Pacific, which accounts for 74% of sales (Mainland China 32%, Hong Kong 13%, Taiwan 7%, and other Asia 21%). The Americas accounts for 16% and Europe about 10%. Their customers are mainly big multinational companies, across many industries, including fashion, electronics, food and beverages, FMCG, industrial, automotive, and pharmaceutical.

Perhaps the best advice we could give readers is that with supply chain and transportation issues showing little signs of abating, you would be wise to start your holiday shopping sooner, rather than later.


[1] https://splash247.com/more-than-40-ships-waiting-outside-la-and-long-beach-setting-new-record/

The economic / market view here remains cautious based on 1) an expected slowdown in global industrial momentum through H2 (already apparent in Chinese data) and 2) recent less favourable “excess” money conditions.

Global six-month real narrow money growth, however, may have bottomed in May / June. A Q3 rebound would signal a stronger economy in H1 2022. An associated improvement in excess money could reenergise the reflation trade in late 2021.

The issue can be framed in cycle terms: does the recent top in the global manufacturing PMI new orders index mark the peak of the stockbuilding cycle (implying a shortened cycle) or will the peak be delayed until H1 2022?

Possible drivers of a real money growth rebound include Chinese policy easing, a slowdown in global consumer price momentum and a pick-up in US / Eurozone bank loan expansion.

The H2 industrial slowdown view remains on track. The global manufacturing PMI new orders index fell further in July, confirming May as a top. Chinese orders were notably weak and have led the global index since the GFC – see chart 1.

Chart 1

Global six-month real narrow money growth fell steadily between July 2020 and May but a stabilisation in June has been confirmed by additional monetary data released over the last week – chart 2.

Chart 2

Will PBoC policy easing drive a recovery in Chinese / global money growth? The hope here was that the 15 July cut in reserve requirements would be reflected in an early further fall in money market interest rates and easier credit conditions. Three-month SHIBOR, however, has moved sideways while corporate credit availability is little changed, judging from the July Cheung Kong Graduate School of Business survey – chart 3. July money data, therefore, could show limited improvement.

Chart 3

Global six-month real money growth should receive support from a slowdown in consumer price momentum as commodity price and bottleneck effects fade. Eurozone six-month CPI inflation eased on schedule in July, with further moderation suggested and the move lower likely to be mirrored in other countries (Tokyo July numbers also showed a slowdown) – chart 4.

Chart 4

US monetary prospects are foggy. Disbursement of stimulus payments boosted nominal money growth over March-May but there was a sharp slowdown in June. Weekly data indicate a reacceleration in July as the Treasury ran down its cash balance at the Fed to comply with debt ceiling legislation – chart 5. This effect, however, will be temporary and an improving fiscal position suggests a reduced contribution from monetary financing during H2 and into 2022.

Chart 5

Stable or higher US money growth, therefore, may require a pick-up in bank loan expansion. The Fed’s July senior loan officer survey, released yesterday, is hopeful, showing a further improvement in demand balances across most loan categories (not residential mortgages) – chart 6. The ECB’s July lending survey gave a similar message – chart 7. The survey indicators, however, are directional and the magnitude of a likely loan growth pick-up is uncertain. Actual lending data remained soft through June.

Chart 6

Chart 7

Failure of global real money growth to recover in Q3 – and especially a further slowdown – would suggest that the stockbuilding cycle is already at or close to a peak. The cycle bottomed in Q2 2020 and – based on its average historical length of 3.33 years – might be expected to reach another low in H2 2023, in turn implying a peak no earlier than H1 2022. As previously discussed, however, the current upswing could be short to compensate for a long (4.25 years) prior cycle.

Proponents of the consensus view that replenishment of stocks will underpin solid industrial growth in H2 cite the still-low level of the global manufacturing PMI finished goods inventories index – chart 8. Research conducted here, however, indicates that the stocks of purchases index (i.e. raw materials / intermediate goods) is a better gauge of the stockbuilding cycle and tends to lead the finished goods index. The former index is already at a level consistent with a cycle top and the rate of change relationship with the new orders index is another reason for expecting orders to weaken significantly during H2 – chart 9.

Chart 8

Chart 9

Monetary trends continue to suggest a slowdown in global industrial momentum in H2 2021, with a rising probability that weakness will be sustained into H1 2022 – contrary to the prior central view here that near-term cooling would represent a pause in a medium-term economic upswing. Pro-cyclical trends in markets have corrected modestly but reflationary optimism remains elevated, indicating potential for a more significant setback if economic data disappoint. Chinese monetary policy easing is judged key to stabilising global prospects and reenergising the cyclical trade.

Global six-month real narrow money growth – the “best” monetary leading indicator of the economy – peaked in July 2020 and extended its fall in May, dashing a previous hope here of a Q2 stabilisation / recovery. This measure typically leads turning points in the global manufacturing PMI new orders index by 6-7 months but a PMI peak was delayed on this occasion by a combination of US fiscal stimulus and economic reopening. A June fall in new orders, however, is expected to mark the start of a sustained decline, confirming May as a significant top – see chart 1.

Chart 1

The magnitude of the fall in global real narrow money growth and its current level suggest a move in the manufacturing new orders index at least back to its long-run average of 52.5 during H2 (May peak = 57.3, June = 55.8).

China continues to lead global monetary / economic trends, as it has since the GFC. A strong recovery in activity through 2020 prompted the PBoC to withdraw stimulus in H2, resulting in a money / credit slowdown that has fed through to weaker H1 2021 economic data. The central bank, however, has been reluctant to change course, partly to avoid fuelling house and commodity price speculation, and six-month real narrow money growth has now fallen to a worryingly low level, suggesting rising risk of a “hard landing” in H1 2022 – chart 2.

Chart 2

Real narrow money growth remains above post-GFC averages in other major economies but has also fallen significantly, reflecting both slower nominal expansion and a sharp rise in consumer price inflation. Six-month inflation is likely to fall back during H2 but nominal trends could weaken further in response to higher long-term rates and as money-financed fiscal stimulus moderates.

The suggestion from monetary trends of a deeper and more sustained economic slowdown could be argued to be inconsistent with cycle analysis. In particular, the global stockbuilding or inventory cycle bottomed in Q2 2020 (April) and, based on its 40-month average length, might be expected to remain in an upswing through early 2022, at least. This understanding informed the previous view here that a cooling of industrial momentum in mid-2020 would prove temporary.

A reassessment, however, may be warranted to take account of the distorting impact of the covid shock, which stretched the previous cycle to 50 months. A compensating shortening of the current cycle to 30 months would imply a cycle mid-point – and possible peak – in July 2021.

This alternative assessment is supported by a rise in the business survey inventories indicator monitored here to a level consistent with prior cycle peaks – chart 3.

Chart 3

The previous quarterly commentary suggested that cyclical equity market sectors and value were less attractive in the context of an approaching PMI peak, while quality stocks had potential to rally. MSCI World non-tech cyclical sectors lagged defensive sectors during Q2, with quality and growth outperforming value – chart 4. These trends could extend if the slowdown scenario described above plays out. Chinese policy easing would support the cyclical / value trade but the impact could prove temporary unless the Chinese shift resulted in an early rebound in global real narrow money growth.

Chart 4

Counter-arguments to the relatively pessimistic economic view outlined above include the following:

1. Fiscal policy remains highly expansionary and will offset monetary weakness.

Response: Economic growth is related to the change in the fiscal position and deficits, while large, are falling in most countries. Even in the US, President Biden’s stimulus package served mainly to neutralise a potential drag as earlier measures expired. The US fiscal boost peaked with the disbursement of stimulus cheques in March / April.

2. Household saving rates and money balances are high, implying pent-up consumer demand.

Response: Savings rates have been temporarily inflated by government transfers and will normalise as these fall back and consumption recovers to its pre-covid level. High money balances probably reflect “permanent” savings. US households planned to spend only 25% of the most recent round of stimulus checks, according to the New York Fed, using the rest to increase savings and reduce debt. The implied spending boost has already been reflected in retail sales, which may fall back in Q3.

3. Services strength as economies reopen will offset any industrial slowdown.

Response: The services catch-up effect is temporary and momentum is likely to reconnect with manufacturing in H2. Industrial trends dominate economic fluctuations and equity market earnings.

4. Profits are rising strongly, with positive implications for business investment and hiring.

Response: Profits are still receiving substantial support from government subsidies, withdrawal of which will offset much of the additional boost from economic normalisation. An increase in net subsidies relative to their Q4 2019 level accounted for 10% of US post-tax corporate economic profits in Q1, according to national accounts data – see chart 4.

Chart 5

5. Inventories to shipments ratios remain low, implying that the stockbuilding cycle is far from peaking.

Response: Economic growth is related to the change in stockbuilding, not its level. Stockbuilding is highest when inventories are low – the subsequent fall is a drag on growth even though stockbuilding usually remains high until inventories normalise. Low inventories to shipments ratios, therefore, are consistent with a cycle peak.

6. Industry has been held back by supply constraints – output and new orders will surge as these ease.

Response: Supply difficulties have probably resulted in firms placing multiple orders for inputs, inflating PMI readings – this effect will unwind as bottlenecks ease. Historically, manufacturing PMI new orders have fallen, not risen, following a peak in supply constraints.

7. Rising inflation will boost bond yields, supporting cyclical / value outperformance.

Response: Last year’s global money surge was expected here to be reflected in high inflation in 2021-22 but six-month broad money growth has moved back towards its pre-covid average, suggesting that medium-term inflation risks are receding. Bond yields usually track industrial momentum more closely than inflation data so would probably remain capped in a slowdown scenario even if inflation news continues to surprise negatively.